Contexte et présentation rapide
J’ai écouté cette interview que j’ai trouvée très intéressante sur l’Humain ou l’IA pour le marketing de contenu. J’utilise l’IA tous les jours et j’ai souhaiter partyager son point de vue dans ce résumé.
Yann Gourvennec est une figure reconnue du marketing digital. Il est PDG et fondateur de Visionary Marketing. Une agence de conseil en marketing digital. Il est aussi co-auteur de plusieurs ouvrages comme « La communication digitale expliquée à mon boss » et « Le marketing digital de A à Z ».
Lors de cette interview, il aborde l’évolution rapide des outils d’intelligence artificielle (IA) dans la production de contenu, notamment ChatGPT et autres IA génératives, et leur impact sur nos pratiques marketing et communication.
Son constat est clair : la question n’est plus de savoir si l’IA est techniquement au point ou non, mais plutôt de réfléchir au « pourquoi » et au « pour qui » l’on crée du contenu.
Selon lui, les IA peuvent largement aider sur des tâches répétitives ou dites « corvées », mais le rôle fondamental de la pensée critique et de la créativité humaine reste indispensable.
Le tournant actuel : de Google à l’IA conversationnelle
Yann Gourvennec insiste sur un constat frappant : l’usage des moteurs de recherche classiques comme Google est en déclin chez les plus jeunes générations. Leurs recherches au profit d’outils IA offrent des réponses rapides, personnalisées et parfois plus interactives.
Il prend l’exemple de Perplexity, un moteur IA que nombre d’élèves utilisent aujourd’hui pour faire des recherches, sans même recourir à Google.
Cette transition signale un changement profond dans la manière de trouver et de traiter l’information.
Le contenu marketing et la communication professionnelle doivent donc s’adapter à ce nouveau paradigme. L’enjeu n’est plus uniquement de « plaire » à un algorithme de recherche (SEO), mais de proposer une réelle valeur ajoutée qui parlera aux personnes… tout en apprenant à manœuvrer avec ces nouveaux outils IA.
L’exemple de « Marie-Louise Bernard » : l’IA qui écrit toute seule
Pour illustrer son propos, Yann Gourvennec raconte l’anecdote de « Marie-Louise Bernard », une entité virtuelle créée par IA.
Cette « personne », qui n’existe pas réellement, produit du contenu en quasi-autonomie.
Le souci, c’est qu’elle manque de nuances et peut commettre des erreurs d’interprétation (par exemple : confondre « boule à neige » avec « boule de neige »).
De ce fait, même si l’IA est capable de pondre du texte cohérent, elle reste perfectible dès qu’il s’agit de saisir la subtilité, l’ironie ou la complexité contextuelle.
Pour lui, cette histoire illustre la limite des IA : elles peuvent exécuter des tâches rédactionnelles, mais dès que l’on touche aux idées originales et à la finesse d’analyse, la valeur humaine redevient centrale.
La véritable question : pourquoi et pour qui produit-on du contenu ?
Selon Yann Gourvennec, la plupart des débats à propos de l’IA se focalisent sur les capacités techniques (hallucinations, créativité, formation au prompt, etc.).
Il estime que ce n’est pas là l’essentiel. En tant que professionnels du marketing et de la communication, nous devons avant tout nous demander :
- Quel est l’objectif de notre contenu ?
- À qui s’adresse-t-il ?
- Quelles émotions ou quels apprentissages voulons-nous susciter ?
L’IA est un outil formidable pour générer des textes à la chaîne, mais elle ne réfléchit pas vraiment aux intentions stratégiques ou à l’expérience globale que nous souhaitons offrir à nos clients, partenaires ou communauté.
Seul l’esprit humain peut s’interroger sur le sens et l’impact d’un contenu.
Créativité et IA : le débat
Beaucoup pensent que l’IA n’est pas créative, qu’elle se limite à recombiner des données existantes. Pour Yann Gourvennec, la réalité est plus nuancée.
Il rappelle qu’Alan Turing, dès 1950, démontait déjà l’idée qu’une machine ne puisse pas faire preuve d’originalité. En combinant, décomposant et recomposant ce qu’elle apprend, une IA peut parfois surprendre et produire de réelles idées.
Cela est d’autant plus vrai si l’humain l’utilise intelligemment, par exemple pour des brainstormings ou des recherches d’angles de rédaction.
En revanche, il soulève aussi l’exemple des artistes qui, dans l’histoire, répètent souvent leurs motifs (Monet, Soulages, etc.). Cette itération – parfois considérée comme « répétitive » – est pourtant encensée par le public.
La frontière entre « creuser le même sillon » et « répéter mécaniquement » est parfois floue.
D’où l’idée qu’une IA, si elle est bien « éduquée » et couplée à une intelligence humaine, peut apporter un véritable plus dans la production de contenu.
Les enjeux de la qualité du contenu
Un point capital évoqué dans l’interview concerne la masse grandissante de contenus de mauvaise qualité.
Pendant des années, les spécialistes SEO ont massivement produit du texte optimisé pour les moteurs, souvent vide de sens ou sans valeur réelle.
Si l’on se contente de nourrir les IA avec ces contenus médiocres, le risque est de perpétuer la médiocrité.
Cependant, Yann Gourvennec nuance : les IA génératives peuvent également apprendre à filtrer et sélectionner des données plus pertinentes.
Elles évoluent vite et sont capables de s’améliorer.
Finalement, la question est de savoir qui contrôle les choix éditoriaux, la stratégie de création de contenu et la pertinence de ce qui est publié.
Des tâches « corvées » à déléguer à l’IA
Dans cette interview, l’image fréquemment utilisée est celle de « descendre les poubelles ».
Selon Yann Gourvennec, on devrait confier aux IA ces tâches ingrates, répétitives et fastidieuses, comme le nettoyage ou la mise en forme de gros tableaux de données, la conversion de certains fichiers, voire la correction ou la traduction de textes simples.
L’idée est de gagner du temps sur ces opérations à faible valeur ajoutée pour que l’humain puisse se concentrer sur l’essentiel : la pensée stratégique, la création de sens, la relation humaine avec le public.
En résumé, l’IA s’occupe des corvées, l’humain de la vision.
Le mouvement « Human Substance »
Afin de promouvoir un retour à la qualité et à l’authenticité, Yann Gourvennec s’est engagé dans un collectif nommé Humansubstance.com, qui regroupe plus d’une vingtaine d’experts. Leur crédo : produire du contenu 100 % humain, signé et garanti sans génération IA. Cela peut paraître paradoxal venant de spécialistes de l’intelligence artificielle, mais il s’agit plutôt de défendre l’idée que la réflexion humaine doit rester au cœur du marketing de contenu, quitte à utiliser l’IA comme un simple outil annexe.
Ce collectif traduit un besoin inextinguible, chez les professionnels comme chez les lecteurs, de lire du contenu pensé par de vraies personnes, avec de vraies expériences, de vraies convictions et une authentique sensibilité.
Quel avenir pour le marketing de contenu ?
En conclusion, l’interview de Yann Gourvennec dresse un portrait d’un futur où l’IA deviendra inévitablement un partenaire dans la création de contenu. Toutefois, il souligne la nécessité absolue de préserver la touche humaine, la nuance et la capacité à innover. Selon lui, on ne doit pas fuir l’IA mais plutôt apprendre à la maîtriser, la guider et l’utiliser de manière pertinente.
Pour réussir dans ce contexte, voici quelques pistes concrètes :
- Clarifie tes objectifs. Avant de te lancer dans la production de contenu (avec ou sans IA), définis tes cibles et tes objectifs business.
- Utilise l’IA pour les tâches répétitives. Recherche de mots-clés, corrections linguistiques simples, synthèse d’articles volumineux… Tout cela fait gagner un temps précieux.
- Sois vigilant sur la vérification des faits. Les IA peuvent « halluciner » ou se tromper. L’humain doit toujours contrôler la fiabilité et la cohérence du contenu.
- Garde la main sur la création et l’angle éditorial. Réfléchis aux messages, à l’émotion que tu veux transmettre, et aux besoins réels de ton audience. Ce travail d’empathie reste propre à l’humain.
- Mets en avant la valeur ajoutée humaine. Mise en contexte, storytelling authentique, humour, références culturelles… Ce sont des choses que les IA maîtrisent encore difficilement.
- Forme-toi en continu. Le paysage de l’IA évolue très vite. Mieux vaut rester au courant pour ne pas subir les changements et au contraire en tirer profit.
Pour toi, « Humain ou IA pour le marketing de contenu ? »
Pour répondre directement à la question « Humain ou IA pour le marketing de contenu ? », Yann Gourvennec dirait : les deux.
Oui, l’IA est un outil puissant qui peut décharger les communicants et marketeurs de certaines « corvées », qu’elles soient purement techniques ou très consommatrices de temps.
Et, en aucun cas, elle ne remplace la pensée humaine, sa sensibilité et sa vision à long terme.
Ce qui compte, c’est de savoir pourquoi on écrit, comment on écrit et pour qui on écrit.
Dans le marketing et la communication, l’un des piliers est la relation humaine : l’empathie, la compréhension intime des besoins du client, la capacité à raconter une histoire et à faire preuve d’émotion.
Autant de compétences qui ne se limitent pas à de simples statistiques ou à un modèle de langage, si performant soit-il.
Le rôle du « facteur humain » dans la création de contenu marketing est essentiel.
J’utilise tous les jours l’IA pour la création de contenu, seulement après avoir fait mes propres recherches et avoir une idée précise de ce que je veux. Le gros plus de l’IA, si le contenu ne nous convient pas, nous avons toujours la possibilité de lui demander de refaire en tenant compte de critères plus précis. Et plus on l’utilise de cette façon, plus elle est performante.
Après tout, nous rêvons d’une intelligence artificielle qui « descende les poubelles », et d’esprits humains qui conçoivent et partagent de la valeur, de l’inspiration et de l’innovation.
Source : « Marketing de contenu : à l’IA les corvées, à l’Humain la pensée » par Yann Gourvennec.
Préservons notre créativité qui sera toujours unique. Découvre comment utiliser l’IA pour ton contenu !
